14 décembre 2024
UN TITRE ? Non, 5 titres !
Le Stade langonnais est pour le moins une équipe atypique. Depuis 1963, il a pris l’habitude d’accrocher des Boucliers de champion de France dans son club house.
L’OMR Marcq Rugby Lille Métropole ne le sait que trop bien, après cette fameuse finale de Nationale 2 jouée à Massy en mai dernier. Atypique, Langon l’est également dans son approche du rugby dans une poule de Nationale très professionnalisée. Son « sorcier béarnais », l’entraîneur Christophe Hamacek, explique sa philosophie.
Langon, c’est aussi un club suivi de près par ce média du Sud-Ouest bien connu dans le giron rugbystique : Le Mag Sport. Loïc Colombié, avec son accent chantant, ou à couper au couteau, selon de quel côté de la Loire on réside, en est l’artisan. Ami de longue date avec le coach langonnais, c’est justement Christophe Hamacek qui a créé la relation entre le club et le média : « Le sorcier béarnais nous a rapproché du Stade langonnais lors des rencontres opposant Graulhet à Langon la saison passée », raconte l’animateur. Et depuis, Loïc est un spécialiste du club girondin.
« C’est une belle aventure humaine et une belle épopée. A la base, ils ne sont pas parmi les favoris. Mais on a découvert un club et des gens vraiment représentatifs du rugby terroir à l’ancienne, avec beaucoup de valeurs humaines, de convivialité, qui font les choses avec le cœur. Et cette équipe, c’est surtout une bande de pote qui est consciente qu’elle est en train d’écrire quelque chose d’exceptionnel, que le club ne
revivra pas dans son histoire », raconte Loïc.
Car en effet, à Langon, on aime à rappeler avec grande régularité qu’ici, tout le monde est pluriactif. Un modèle voué à ne pas perdurer, si l’on en croit l’ensemble des clubs de Nationale. Pourtant, quand on lui parle d’avenir, Christophe Hamacek est confiant : « Je suis persuadé que si Langon se maintient, l’année prochaine on sera beaucoup plus fort. Parce que je reçois régulièrement des demandes de joueurs qui ont tout simplement envie de revenir à l’essence du jeu. J’aime avoir des joueurs intelligents, qui lèvent la tête, qui sont malins. On regarde les vidéos de nos adversaires, on fait un débrief de 5 minutes, on décide de stratégies de jeu, mais en laissant une part énorme de liberté aux joueurs. Il y a évidemment un référentiel commun sur la circulation des joueurs dans le mouvement général. Mais moi, un système de jeu ne m’intéresse que pour créer des déséquilibres. C’est pour ça qu’on arrive à marquer des essais très opportunistes. »
Aucune sorcellerie ici, finalement. Juste une approche épurée du jeu de rugby, loin des schémas préétablis sur une infinité de temps de jeu. Et ça fonctionne bien, puisque Langon aligne à ce jour 6 victoires en 13 journées, le double de l’OMR. Cependant, Christophe Hamacek reste très prudent. L’ancien entraîneur de Béziers et de Cognac sait que ce déplacement au Stadium sera très complexe : « Le danger c’est l’équipe de Marcq. Parce que je la trouve très très bonne. Vous pratiquez un rugby de mouvement que je trouve magnifique. Et la finale de N2, on sait comment elle se passe… »
Loïc, lui, par son regard extérieur et son talent de raconteur d’histoire, voit les choses de manière plus romancée : « Langon – Marcq ne sera jamais un match neutre avec cette finale qui ressemble à France – Afrique du Sud en 1995, avec tout un suspens, une dramaturgie… C’est un match qui aura de la saveur, de l’émotion… Et qui risque d’être très serré. Ce sont des clubs qui ont franchi les étapes à pas de géants, les deux ont réussi à passer des épreuves assez colossales. Et puis c’est aussi le rugby des métropoles contre le rugby des vignes, les pro contre les pluriactifs ! »
Deux univers différents, deux clubs qui se croisent depuis la Fédérale 1, et un bilan comptable aujourd’hui favorable aux Girondins, avec 4 victoires à 2 en 6 confrontations. L’OMR a tout à prouver pour espérer passer les fêtes de fin d’année au chaud.
Stanislas Madej
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